Mouton Noir à Marrakech : un bistrot beldi-chic qui réinvente la cuisine urbaine

Une cantine urbaine au charme new-yorkais et à l’âme marocaine

Lorsque je pousse la porte du Mouton Noir, c’est toujours le même frisson. Le lieu dégage une atmosphère chaleureuse, authentique, mais jamais figée. On est ici dans un univers à part, un mélange subtil de bistro Brooklyn avec son côté brut — murs en briques, banquettes en cuir, mobilier industriel — et de touche beldi chic marocaine — tapis tissés à la main, suspensions artisanales, céramique épurée.

Les couleurs sont claires, douces, presque apaisantes, ponctuées de détails en bois clair, en laiton ou en lin brut. La lumière naturelle inonde la salle grâce à de grandes baies vitrées, et l’on s’installe avec l’impression d’être dans un loft à Montréal, tout en sentant l’âme de Marrakech qui veille en arrière-plan.

Cette identité visuelle bien pensée est un vrai plaisir pour les yeux, mais elle est aussi le reflet d’une cuisine où la créativité rencontre la saisonnalité.

Aniss Meski : un chef qui cuisine comme il respire

Derrière les fourneaux du Mouton Noir, on retrouve le chef Aniss Meski, un nom qui revient souvent quand on parle de jeunes talents culinaires à Marrakech. Ce qu’il propose ici, ce n’est pas un simple menu. C’est une cuisine de marché inventive, vivante, où l’on sent le bagage international du chef — formé à Paris, Montréal, puis revenu au Maroc pour réinventer la gastronomie citadine.

Avec son associée Stacy O’Neill, il imagine des plats qui font cohabiter les influences nord-américaines, européennes et marocaines dans un style contemporain décomplexé. Ici, pas de snobisme. On croise un fish and chips façon burger, des gnocchis maison au fromage de chèvre et aux épinards, une bavette de bœuf fondante marinée au vin rouge… et ça fonctionne parfaitement.

Chaque bouchée raconte une histoire, mais surtout, chaque plat a une intention, un twist, une personnalité. On sent le chef, dans le bon sens du terme.

Une redécouverte gourmande et pleine de surprises

Je connaissais Mouton Noir depuis ses débuts. Mais en y revenant ce mois-ci, j’ai découvert une carte plus mature, plus affirmée, et en totale résonance avec les saisons. Ce jour-là, j’ai voulu tester un plat qui me faisait de l’œil depuis longtemps…

🐟 Mon choix : le Filet-O-Fish, un fish and chips façon burger

Je dois l’avouer : je suis une amoureuse du fish and chips. Mais ici, oubliez le classique plat british à la pâte lourde. Le Filet-O-Fish du Mouton Noir est une réinvention subtile et audacieuse : un merlan nacré à la perfection frit à la panure légère, croustillant à souhait, niché dans un pain brioché moelleux, avec une sauce maison acidulée, des pickles croquants, et quelques feuilles de roquette pour relever l’ensemble. Un plat généreux mais parfaitement équilibré.

Accompagné de frites maison dorées à souhait, c’est le genre de plat qui vous fait sourire dès la première bouchée.

🍔 Pour mon mari : le burger de bœuf revisité

Mon mari a opté pour le burger de bœuf, un classique parfaitement exécuté : steak haché juteux, cheddar fondant, bacon croustillant, tomates fraîches, et une sauce onctueuse qui lie le tout. Le pain est bien toasté, l’ensemble tient parfaitement en main, et les saveurs sont franches, assumées, avec cette petite touche maison qui change tout.