Il y a des soirs où je ressens ce petit appel intérieur – celui qui me rappelle mes années passées à courir d’un pays à l’autre avec un carnet de recettes toujours fourré dans mon sac. Depuis que je vis à l’étranger, cuisiner est devenu ma façon de voyager sans bouger de ma cuisine. Et parfois, j’aime recréer un véritable tour du monde dans une seule soirée, en associant des plats simples, colorés, parfumés, accessibles à tous.

Depuis que je vis au Maroc, j’ai un faible pour les cafés qui ont une âme — pas seulement du bon café, mais un vrai point de vie, un repère, un lieu où je me repose, travaille, discute, observe. À Essaouira, j’ai découvert Café Vera un après-midi d’été, en flânant sur la place Moulay Hassan, attirée par ses fauteuils, ses tons doux, et cette vue sur le port.

Il y a des endroits au Maroc qui vous attrapent par surprise, un peu comme une brise légère qui vous effleure alors que vous ne l’attendiez pas. Le Palazzo Essaouira fait partie de ceux-là.

Il y a des villes qu’on visite, et d’autres qu’on déguste. Florence appartient sans conteste à la seconde catégorie.Je me souviens encore de ma première soirée sur la Piazza Santo Spirito : une lumière dorée, les rires des passants, et cette odeur irrésistible de truffe qui s’échappait d’une petite trattoria au coin de la rue.

Il y a quelque chose de profondément sensuel dans la cuisine marocaine — une richesse d’épices, de couleurs et de textures qui raconte une histoire à chaque bouchée. Quand je me suis installée à Marrakech, j’ai vite compris que partager un tajine ou un couscous allait bien au-delà du simple repas : c’est un rituel, un moment d’hospitalité, une ode à la générosité.Mais un soir, autour d’un dîner entre amis, une question a surgi : « Et si on osait marier nos plats marocains préférés avec du vin ? »

Lorsque j’ai posé mes valises à Marrakech, je dois avouer que je craignais un peu pour mon assiette. Ici, les effluves de brochettes et de tajines à la viande embaument chaque coin de rue, et la culture culinaire marocaine accorde une grande place aux plats mijotés avec viande ou poisson. Pourtant, c’est justement dans cette richesse aromatique que j’ai trouvé mon bonheur végétarien.