Peut-on vraiment vivre de la sous location au Maroc ?

L’article en bref 💡

➕ Cadre juridique : ce que dit la loi marocaine sur la sous-location.
➕ Rentabilité réelle : peut-on en faire une activité principale durable ?
➕ Statuts et obligations : comment être en règle avec les autorités.
➕ Conseils pratiques : comment débuter à Marrakech sans faux pas.
➕ Retours d’expérience : témoignages et exemples de parcours inspirants.

La sous-location : de quoi parle-t-on exactement ?

La sous-location consiste à louer un logement que l’on occupe, à un tiers, en échange d’un loyer. Cela peut être ponctuel (location de quelques jours) ou régulier (activité professionnelle). Ce principe est courant dans plusieurs grandes villes, notamment quand on est locataire d’un bien bien situé.

Mais attention : au Maroc, ce n’est pas aussi simple qu’en France ou en Espagne. Il existe des règles précises, et parfois, une grande part d’interprétation ou d’informalité.

Le cadre légal de la sous-location au Maroc

Ce que dit la loi

Selon le Code des obligations et contrats marocain, la sous-location est interdite sauf accord explicite du bailleur. C’est une base importante : vous ne pouvez pas sous-louer un logement sans l’autorisation écrite du propriétaire. Cette clause est souvent mentionnée dans les baux d’habitation, mais rarement respectée dans la pratique.

Les risques en cas de non-respect

Si vous sous-louez un logement sans autorisation, vous vous exposez à :

• Une rupture immédiate du bail

• Des poursuites pour manquement contractuel

• La perte d’un logement souvent difficile à trouver dans les zones prisées (comme Gueliz ou Hivernage à Marrakech)

C’est pourquoi la première étape est de négocier avec votre propriétaire. Certains, bien informés, peuvent accepter une sous-location à condition d’une assurance solide, d’un contrat clair, ou d’un partage des bénéfices.

Vivre de la sous-location : est-ce rentable ?

Revenus potentiels à Marrakech

Prenons un exemple concret : un appartement de 2 chambres à Gueliz peut se louer autour de 6000 MAD par mois. En location courte durée, ce même bien peut rapporter entre 500 et 900 MAD la nuit, selon la saison et l’aménagement.

En l’occupant à 60 % du mois, vous pouvez générer environ 14 000 MAD. Une fois déduits les frais de ménage, de gestion et d’assurance, il reste un bénéfice net d’environ 5000 à 7000 MAD — ce qui peut représenter un complément de revenu intéressant, voire une activité à part entière si vous multipliez les biens.

Variables à prendre en compte

• Saisonnalité du tourisme

• Concurrence forte sur les plateformes

• Notation et qualité du logement

• Coûts cachés : ménage, entretien, commissions

Les différentes options juridiques pour exercer légalement

Statut auto-entrepreneur

C’est l’option la plus simple pour déclarer ses revenus de sous-location. Le statut d’auto-entrepreneur au Maroc est accessible aux Marocains et aux étrangers avec une carte de séjour. Il permet de facturer légalement les loyers perçus et d’accéder à certains services bancaires ou assurances professionnelles.

Créer une société (SARL, etc.)

Pour une activité plus développée, créer une société permet d’exercer avec plus de sécurité juridique et fiscale. Cela implique une comptabilité rigoureuse, des déclarations de TVA et souvent un accompagnement d’expert.

Passer par une agence de gestion

Certaines agences spécialisées dans la gestion locative à Marrakech proposent des formules clé en main : elles signent un bail avec le propriétaire, réaménagent et gèrent entièrement la sous-location. Vous êtes payé en tant que partenaire ou gestionnaire.

Mon expérience personnelle : ce que j’ai tenté

J’ai d’abord loué un petit studio que j’occupais à l’année. Puis j’ai obtenu l’accord de mon propriétaire pour le proposer sur Airbnb lorsque je voyageais. Rapidement, j’ai constaté que la demande était forte, mais aussi que la gestion quotidienne était exigeante : accueil, ménage, imprévus…

J’ai ensuite envisagé d’élargir à deux logements. Mais avant d’aller plus loin, j’ai pris conseil auprès d’un avocat à Marrakech et d’un gestionnaire de biens. Leur retour était clair : sans structure officielle, je prenais un risque juridique important. J’ai donc choisi le statut d’auto-entrepreneure, avec une déclaration en règle, et ça m’a permis de collaborer avec des hôtes en confiance.

Optimiser ses chances de succès : conseils pratiques

• Obtenir une autorisation écrite du bailleur dès le départ

• Choisir un quartier attractif (près des souks, du Jardin Majorelle, etc.)

• Soigner la décoration : style marocain moderne, équipements de qualité

• Proposer un livret d’accueil en plusieurs langues

• Mettre en place un système de gestion simple (clé connectée, ménage programmé)

Les plateformes les plus utilisées

• Airbnb : la plus populaire à Marrakech, avec une forte visibilité

• Booking.com : plus touristique, souvent plus exigeant

• Abritel/HomeAway : surtout pour les locations plus longues ou familiales

Côté déco : ce qui plaît aux voyageurs à Marrakech

Je l’ai observé très vite : un logement joliment décoré se loue mieux. Dans mes sous-locations, j’ai misé sur :

• Des touches artisanales locales (céramique, tapis berbères, luminaires en cuivre)

• Des couleurs douces et naturelles pour rappeler les teintes de la médina

• Du mobilier minimaliste mais chaleureux, facile à entretenir

• Des équipements modernes : Wi-Fi performant, climatisation, cuisine bien équipée

Et surtout : une atmosphère authentique mais fonctionnelle. Le confort prime !

Les limites et dangers de la sous-location

• Risques juridiques si bail non conforme

• Fluctuation des revenus selon la saison

• Frais de gestion souvent sous-estimés

• Relations parfois tendues avec les voisins (bruits, passages fréquents)

La sous-location n’est pas une solution miracle, mais elle peut s’intégrer à un projet de vie plus global. Encore faut-il être bien préparé.

Et ailleurs au Maroc ?

À Casablanca, Agadir ou Tanger, les pratiques varient. Casablanca est plus réglementée (et parfois plus chère), Agadir attire un tourisme balnéaire plus saisonnier, et Tanger séduit les amateurs de culture. Le modèle est adaptable, mais les règles locales diffèrent souvent, notamment dans les copropriétés.

En résumé

Peut-on vivre de la sous-location au Maroc ? Oui, mais pas sans précautions. Il faut bien comprendre la législation, obtenir les autorisations nécessaires, et déclarer son activité si elle devient récurrente. L’investissement initial en temps, en énergie, voire en décoration, est conséquent — mais peut porter ses fruits.

Je ne regrette pas d’avoir tenté l’aventure. Elle m’a permis d’allier passion pour l’accueil et intérêt pour l’immobilier, tout en découvrant une autre facette de Marrakech. Et si vous aussi vous vous lancez, faites-le intelligemment, et inspirez-vous de mon expérience !

FAQ : Sous-location au Maroc